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Huit ordres professionnels sonnent l’alarme !

Communication aux membres. Texte de Michèle Goyette, présidente de l’OPCQ.

Résultats du sondage sur la perception des professionnels sur la qualité des services sociaux et de santé mentale dans le réseau de la Santé et des Services sociaux

Sondage réalisé en 2018 par la firme SOM

Bonjour chers membres,

Au printemps 2018, plusieurs d’entre vous ont répondu à un sondage de la firme SOM concernant les enjeux actuels de la pratique dans le réseau de la santé et des services sociaux. Ce sondage a été réalisé à la demande de huit (8) ordres professionnels du domaine de la santé mentale et des relations humaines, soit : l’Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec, l’Ordre des psychologues du Québec, l’Ordre des psychoéducateurs et psychoéducatrices du Québec, l’Ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec, l’Ordre des ergothérapeutes du Québec, l’Ordre des orthophonistes et audiologistes du Québec, l’Ordre professionnel des sexologues du Québec, et bien sûr, l’Ordre professionnel des criminologues du Québec. Au total, 20 904 professionnels ont reçu le sondage et de ce nombre 9, 239 y ont répondu, soit un taux de réponse de 42%. Chez les criminologues, 662 ont reçu le sondage et 198 y ont répondu, soit un taux de réponse de 30%.

Levée de l’embargo

Les résultats du sondage sont connus des ordres professionnels depuis septembre 2018, soit au cœur de la campagne électorale. D’un commun accord, les ordres concernés ont décidé de ne pas publier les résultats du sondage au cours de la campagne électorale, mais plutôt d’attendre après les élections pour interpeller les ministres nouvellement élus sur les résultats. Ces résultats sont assez préoccupants quant à la perception des professionnels sur l’accessibilité des services et sur l’état des troupes dans le réseau de la santé et des services sociaux. Notre objectif prioritaire a toujours été de contribuer à la recherche de solutions, notamment en obtenant des engagements fermes de la part du gouvernement.

Une première rencontre s’est tenue au cours de l’année 2019 avec la ministre McCann sur les résultats de ce sondage. Mme McCann a reconnu la rigueur de la démarche des ordres, et a rapidement partagé les constats du sondage. Elle s’est engagée d’emblée à améliorer la situation dans une approche constructive. Elle souhaite mettre en place des actions concrètes, réalistes et durables visant à assurer la qualité des services offerts à la population.

Les résultats du sondage

Pour donner suite à la rencontre avec la ministre, les résultats du sondage peuvent maintenant être partagés à l’ensemble de la population. C’est dans cette optique qu’une conférence de presse conjointe a été organisée le 11 décembre dernier afin de partager aux médias les grands constats révélés par le sondage.

Nous les énumérons ici très sommairement, en mettant en relation les résultats globaux (ensemble des répondants) avec les résultats spécifiques aux criminologues.

Un accès souvent jugé difficile et préjudiciable pour le client

  • Bien que la qualité des services dispensés soit largement perçue positivement, le temps d’attente des patients avant de pouvoir recevoir les services nécessaires, et l’accessibilité aux services professionnels, sont perçus beaucoup plus négativement. (42 % au global et 37 % pour les criminologues);
  • Une majorité de professionnels estiment que l’accessibilité des services s’est détériorée depuis les trois (3) dernières années (55 % au global et 60 % pour les criminologues);
  • Plus des trois quarts (81 % au global, 90 % pour les criminologues) des professionnels qui identifient un problème d’attente ou d’accessibilité estiment que cette situation nuit à la détérioration du problème du client.

Des méthodes d’évaluation perçues comme mal adaptées

La moitié des professionnels (50 % chez les criminologues aussi) se dit évaluée de manière inadéquate, compte tenu du type de services professionnels rendu.

Le soutien ressenti comme déficient

  • Le soutien en matière de développement professionnel continu est considéré comme étant déficient chez 51 % des répondants (50 % chez les criminologues);
  • Quant au soutien clinique, il est perçu comme déficient chez 42 % des répondants (34 % chez les criminologues);
  • Le soutien matériel est perçu plus négativement par les criminologues (57 % contre 46 % par l’ensemble).

Plusieurs professionnels estiment être incapables de respecter en tout temps les normes scientifiques, les règles de l’art et les exigences déontologiques de leur profession

  • 35 % des répondants, et 40 % des criminologues estiment être souvent incapables de répondre aux besoins des clients en respectant les connaissances scientifiques, les normes et les pratiques recommandées;
  • 30 % des répondants (31 % des criminologues) estiment être rarement en mesure de respecter les normes scientifiques et professionnelles de même que les exigences déontologiques de leur profession.

Plus de la moitié des répondants songent à quitter leur poste

  • Près de la moitié des intervenants songent régulièrement à quitter leur poste (54 % pour les criminologues) et un quart de l’ensemble des répondants songe même à quitter la profession.

Des résultats plus inquiétants en CPEJ

Une analyse un peu plus approfondie des résultats nous permet de constater que nos répondants œuvrant en CPEJ ont une perception plus négative.

  • Près de 60 % d’entre eux songent à quitter leur poste;
  • Ces criminologues ressentent aussi des difficultés marquées (71 % versus 51 %) quant à l’accès à d’autres professionnels pour leurs clients.

Conclusion

Les ordres du domaine de la santé mentale et des relations humaines, dont l’OPCQ, ont vraiment à cœur de travailler à l’amélioration des services dans le réseau de la santé et des services sociaux. Les résultats du sondage confirment nos perceptions sur la dégradation des services sociaux au cours des dernières années et sur les malaises importants vécus par les professionnels quant à leur capacité à rendre des services en temps opportun à la clientèle qui leur est confiée. Cela semble créer un sentiment d’impuissance qui amène un grand nombre d’entre eux à remettre en question leur poste et parfois même leur profession.

Fort heureusement, nous sentons que ces préoccupations sont partagées par les autorités ministérielles et que des actions seront prises pour améliorer la situation. Les travaux de la Commission Laurent auront aussi, nous l’espérons, un impact positif sur la prestation de services aux enfants et aux familles.

Nous vous tiendrons informé de l’évolution des travaux et remercions sincèrement ceux et celles d’entre vous qui ont pris le temps de répondre au sondage.

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