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Un message de soutien, de réconfort et d’espoir aux criminologues travaillant à la DPJ

La mort tragique d’une fillette de 7 ans à Granby survenue il y a quelques jours a créé avec raison une onde de choc au Québec. Comme ordre professionnel comptant une majorité de membres œuvrant dans le réseau de la protection de la jeunesse, nous comprenons la stupeur et l’immense tristesse qui touche la population, mais aussi l’ensemble des intervenants et des gestionnaires, qui œuvrent à la protection de la jeunesse. Lorsque l’on consacre sa vie professionnelle à la protection de l’enfance, la plus terrible chose qui puisse arriver est bien la mort d’une enfant qui aurait dû être entourée et protégée.

On a rapidement tenté d’attribuer la responsabilité de cette mort à la DPJ et son personnel, mais à l’évidence il y avait beaucoup de signaux selon lesquels le système était grandement fragilisé depuis quelques années. Citons en exemple la hausse constante de signalements, allant jusqu’à plus de 100 000 signalements reçus cette année au Québec, des listes d’attente atteignant des sommets rarement vus, jumelés à de grandes difficultés de recrutement en contexte de pénurie de personnel. La gestion du risque est déjà un enjeu quotidien à la protection de la jeunesse, dans de telles conditions elle devient un défi colossal pour les intervenants et gestionnaires.

Collectivement, il faut donc se mettre rapidement en mode solution. Il ne doit plus y avoir de fillettes et de garçons qui vivent une vie d’enfer avant de mourir aussi tragiquement dans une société aussi riche et progressive que le Québec. La tragédie de la semaine dernière a généré une volonté de changement et d’amélioration du système de protection de la jeunesse et des services de première ligne pour l’enfance et les familles, volonté partagée par tous les acteurs de la société, y compris les décideurs politiques. La mission première de notre ordre est la protection du public et nous souhaitons être contributifs à ces réflexions et à ces changements. Nous voulons faire partie des solutions, avec nos membres.

Quelles sont les solutions possibles? Des changements à la loi? Une première ligne plus accessible, plus de ressources spécialisées pour les enfants et les familles?  Des investissements importants dans l’application des mesures de protection, de meilleures conditions et davantage de soutien pour garder le personnel de la DPJ, des conditions de pratique et des attentes de productivité tenant davantage compte de la complexité et de la lourdeur des situations? Tout doit être regardé. Et, dans cet exercice, il faut aussi reconnaître l’immense travail de très grande qualité qui se fait déjà à la DPJ. Chaque jour, il s’y produit des miracles qui changent la vie des enfants.

Nous savons que vous, nos membres gestionnaires et intervenants à la DPJ sur le terrain, êtes bien placés pour faire état des problèmes et des solutions à envisager pour améliorer le sort des enfants en difficulté. Nous voulons vous écouter et vous soutenir dans cette lourde tâche.

À cet effet, nous profiterons de la tournée que nous poursuivons à travers le Québec pour échanger avec nos membres sur le terrain et enrichir notre réflexion sur l’amélioration des Services de protection, réflexion qui nous permettra de proposer aux décideurs des solutions concrètes. Notre prochaine rencontre aura lieu très bientôt en Montérégie, plus précisément le 15 mai. Nous vous y attendons en grand nombre!

Les criminologues ont joué un rôle important depuis 40 ans dans l’implantation et l’amélioration de la loi sur la protection de la jeunesse, vous pouvez certainement contribuer à relever les défis qui se présentent maintenant et l’OPCQ est de tout cœur avec vous dans ce projet collectif.

Michèle Goyette, criminologue

Présidente de l’Ordre professionnel des criminologues du Québec

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