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Geneviève Lefebvre

Bilan des trois dernières années : prélude au plan stratégique 2023-2026

Au cours de l’année 2022, l’Ordre a entrepris sa 3e planification stratégique. Pour ce faire, nous avons choisi d’être accompagnés par une firme experte en la matière, Arsenal-conseil. L’Ordre se prête à cet exercice tous les trois ans avec en tête l’objectif de bien cerner les enjeux qui méritent de retenir notre attention et de leur octroyer des ressources. Au cours de ce processus réflexif, nous devons répondre, entre autres, aux questions suivantes : « Que voulons-nous accomplir au cours des trois prochaines années? »; « Que voulons-nous prioriser à cette étape de notre existence? »; « Quels sont les enjeux actuels? »; « Quels seraient les trois ou quatre grands objectifs qui auraient une réelle valeur ajoutée pour le développement de l’organisation? »

Mais, avant de savoir où l’on va, il est intéressant de prendre le temps de regarder le chemin parcouru. Faire le tour des réalisations des huit dernières années apporte un fort sentiment de devoir accompli et une grande fierté. Cet exercice suscite également, chez l’équipe, un sentiment d’humilité, puisqu’en forgeant les structures de l’Ordre, nous avons dû faire appel à des ressources externes qui nous ont fait apprendre de chaque défi rencontré. Et croyez-moi, nous apprenons encore!

C’est avec cette idée en tête que l’OPCQ, avec l’aide d’Arsenal-conseil, a entrepris d’analyser son environnement interne et externe pour relever les forces, les limites, les opportunités et les menaces propres à notre organisation. Le présent article traitera de la première étape de tout processus de planification stratégique, le « où en sommes-nous? », qui permettra certainement de mieux apprécier les décisions stratégiques que prendra le conseil d’administration de l’Ordre, en juin 2023, une fois le processus de réflexion terminé.

Arsenal-conseil a effectué six entretiens de groupe avec les principales parties prenantes de l’Ordre, dont les partenaires universitaires, les membres des 15 comités de l’Ordre et certains représentants de milieux de travail propres aux criminologues. Arsenal-conseil a aussi rencontré l’équipe de l’OPCQ, notre présidente et moi-même pour recueillir nos propos sur le sujet. De plus, tous les criminologues ont eu l’occasion de se faire entendre, par l’entremise d’un sondage des membres, auquel 129 personnes ont répondu.

Les prochaines lignes se veulent donc un résumé à grands traits du portrait fait par Arsenal-conseil à la suite de l’ensemble des entretiens effectués.

L’heure est au bilan !

Je suis heureuse de commencer ce bilan en mettant en évidence ce que les personnes consultées ont mentionné à titre de bons coups qui aident à consolider les assises de l’Ordre et à faire rayonner la profession. Bien que l’énumération qui suit puisse paraître aride pour le lecteur, elle me donne l’occasion d’ajouter les liens Web pour faciliter la lecture des documents cités par les participants. Les éléments suivants ont été nommés de manière convergente par ceux-ci :

Identité professionnelle et rayonnement de la profession

  • Le 1er congrès de l’OPCQ à l’automne 2022.
  • Le magazine en ligne de l’Ordre, Le Beccaria qui publie sa 7e édition au printemps 2023.
  • La rédaction de trois mémoires, dont le dernier présenté à la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse; un document pertinent qui met en avant l’expertise des criminologues.
  • La rédaction d’avis professionnels, dont un destiné aux employeurs et portant sur le titre professionnel et le choix gagnant pour l’employeur d’embaucher des criminologues.
  • La rédaction du document Des professionnels incontournables pour le réseau de la Santé et des Services sociaux destiné aux décideurs et portant notamment sur la profession de criminologue; le document explique entre autres comment la profession est une valeur ajoutée au sein des différentes équipes des programmes et services du MSSS; ce document de référence a permis l’ouverture de postes de criminologues dans des services jusque-là inaccessibles pour nous.

Mesures structurantes pour la profession

  • L’adoption de règlements propres à la pratique des criminologues, dont voici les plus récents :
    • Règlement sur les dossiers, les bureaux et la cessation d’exercice des criminologues.
    • Règlement sur l’assurance de la responsabilité professionnelle des membres de l’Ordre professionnel des criminologues du Québec.
    • Règlement concernant une activité professionnelle pouvant être exercée par certains agents de probation et certains conseillers en milieu carcéral.
  • La parution de la 2e édition du Guide explicatif du PL-21 où la profession de criminologue apparaît pour la 1re fois, en janvier 2021, à côté des neuf autres professions du domaine de la santé mentale et de la relation d’aide; on y trouve notamment l’explication des cinq activités réservées partagées que les criminologues peuvent exercer.
  • La bonification de la Politique de développement continu en juin 2022 qui précise entre autres les activités de formation admissibles pour remplir les 30 heures de formation continue obligatoire par période de référence de deux ans.

Qualité et développement professionnel

Le plan annuel de formation continue qui répond aux besoins des membres en milieu de travail.

Les deux-demi-journées gratuites de transfert de connaissances organisées en collaboration avec le CICC — dont la plus récente a eu lieu le 6 juin 2023 et portera sur les approches axées sur le trauma; il y a plus de 300 inscriptions de criminologues et autres intervenants à chaque activité. Une belle réussite selon les membres.

Beaucoup d’échanges d’informations en provenance de l’Ordre, notamment par ses infolettres, sur son site Web et sur ses réseaux sociaux.

Éthique et gouvernance

  • L’Ordre a créé 15 comités pour épauler l’équipe de la permanence dans l’actualisation de sa mission. Je vous suggère en complément d’information de lire l’article de Jasmine Forget-Renaud sur le sujet dans cette édition du webzine Le Beccaria.
  • Le conseil d’administration (CA) a adopté des attitudes et des comportements de saine gouvernance; deux années sur trois, ont lieu les élections au CA.
  • L’engagement des membres des comités est indéfectible et positive.
  • L’équipe précise qu’il est agréable de travailler à l’Ordre et qu’il existe une culture organisationnelle mobilisante et bienveillante.

Relations avec les membres, un élément à améliorer!

Je poursuis le bilan en portant à votre attention la perception qu’ont les personnes consultées du lien qui les unit à l’Ordre. La consultation nous a fait comprendre que la perception de l’OPCQ est très différente pour les membres qui s’engagent auprès de l’Ordre et pour ceux qui en sont plus éloignés. Les premiers ont une vision positive de l’OPCQ et sont engagés et fiers d’en faire partie, et les seconds ont une vision plus neutre et ont plus de difficulté à voir la valeur ajoutée de l’Ordre pour leur pratique. Il en ressort aussi que le rôle de l’OPCQ n’est pas bien compris pour ceux qui sont moins engagés au sein de nos comités.

Les membres mentionnent que, selon eux, l’Ordre remplit ses obligations professionnelles en ce qui a trait à l’inspection professionnelle, à l’admission, à la formation continue et dans les communications de l’Ordre aux membres. Les personnes semblent par ailleurs manquer d’information sur les aspects suivants : comment le bureau du syndic traite-il ses dossiers, comment l’Ordre soutient-il la relève et comment ce dernier se tient-il au courant des diverses tendances.

Mission de l’OPCQ : l’Ordre a pour mandat premier d’assurer la protection du public, notamment en encadrant la qualité des services professionnels fournis par les criminologues aux personnes vulnérables, contrevenantes et victimes.

Pour remplir sa mission, l’Ordre :

  • contrôle l’admission à la profession;
  • s’assure du maintien à niveau des compétences des criminologues;
  • entretient une communication efficace et adaptée aux besoins des criminologues;
  • veille à la qualité et à l’intégrité de l’exercice de la profession;
  • travaille à faire connaître auprès du public la profession de criminologue;
  • intervient publiquement sur des questions qui font appel à l’expertise des criminologues;
  • reçoit et traite avec diligence les plaintes du public;
  • émet des avis professionnels sur des questions relatives à la pratique.

Relations avec le public et les partenaires : un aspect à approfondir !

En ce qui concerne la relation de l’Ordre avec les partenaires, les personnes consultées mentionnent que l’Ordre fait preuve d’excellentes relations avec les universités et avec les autres ordres professionnels. L’OPCQ entretient également, selon eux, une bonne collaboration avec ses partenaires (employeurs, MSSS) lui permettant d’avoir un poids dans les dossiers sociétaux.

Bien que l’Ordre soit parvenu à tisser des relations collaboratives au sein de son écosystème, il est mentionné qu’il reste des milieux de travail qui mériteraient davantage l’attention de l’Ordre, dont le ministère de la Sécurité publique, les centres d’entraide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) et le Service correctionnel du Canada (SCC).

En ce qui a trait à la relation que l’OPCQ entretient avec la population générale, le consensus est que la profession de criminologue est méconnue du grand public. Les membres consultés rapportent également le besoin de faire connaître la profession auprès de leurs collègues et employeurs, afin que ces derniers soient en mesure de distinguer les spécificités des criminologues par rapport aux autres professionnels psychosociaux. Les criminologues veulent être connus et reconnus. Ils souhaitent que leurs compétences soient utilisées dans leur globalité dans les équipes de travail.

Si tous s’entendent pour dire que la profession est méconnue, il est aussi mentionné que le public entretient des perceptions erronées sur celle-ci, ce qui nuit pour faire la promotion des services. Les participants suggèrent d’ailleurs à l’Ordre d’affirmer son leadership en prenant la parole sur la place publique dans les dossiers qui touchent l’expertise des criminologues.

Autres enjeux soulevés par les personnes consultées

Je vous présente en vrac les autres enjeux invoqués par les participants et qui seront pris en considération par le conseil d’administration de l’Ordre lors de la phase de détermination des orientations stratégiques. Les voici :

  • développer des outils propres à la profession, notamment un outil d’évaluation criminologique commun et spécifique aux criminologues, des guides de pratique et des avis professionnels afin de consolider l’identité professionnelle;
  • développer la pratique privée;
  • résoudre le problème de classification de la profession dans le document de référence par excellence du gouvernement, soit la classification nationale des professions (CNP), ce qui engendre d’importants défis;
  • accroître le rôle d’influence de l’Ordre au sein du système professionnel; la modernisation de ce dernier se présente comme une voie de passage vers la concertation interprofessionnelle;
  • poursuivre les chantiers de développement d’une formation continue qui complète la formation initiale universitaire;
  • soutenir et accompagner la relève en collaboration avec les milieux de pratique;
  • s’adapter aux changements législatifs (p. ex. : exigences de la Loi 25);
  • poursuivre le travail sur le plan réglementaire.

Conclusion

L’OPCQ se trouve encore dans une phase de développement et de consolidation de ses acquis, mais bénéficie d’ores et déjà d’une crédibilité importante. Il est intéressant de noter que le désir de rassembler et mobiliser les criminologues autour d’une identité commune forte est partagé tant à l’interne qu’à l’externe de l’Ordre, et ce, afin de développer la crédibilité de l’OPCQ auprès du public, des employeurs, des partenaires et de la relève.

Au cours du mois de juin 2023, l’OPCQ, en collaboration avec Arsenal-conseil, analysera les enjeux soulevés par les principales parties prenantes de l’Ordre afin de déterminer les enjeux prioritaires et préciser les orientations stratégiques. Le plan stratégique 2023-2026 de l’OPCQ vous sera présenté lors de la prochaine édition du webzine Le Beccaria, à l’automne 2023.

Bien hâte de vous en en parler ! D’ici là, portez-vous bien !

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Geneviève Lefebvre, criminologue
Directrice générale et secrétaire

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