Skip to content

L’OPCQ en mode collaboration

Les articles parus récemment dans les journaux concernant le nombre record d’enfants ayant fait l’objet d’un signalement retenu en vertu de la Loi sur la protection de la jeunesse et en attente d’évaluation ont soulevé une réalité sociale très préoccupante. Plusieurs de nos membres criminologues oeuvrent à la DPJ et connaissent très bien la réalité du terrain et l’impact négatif que ces délais d’attente peuvent avoir sur les enfants et leur famille. Nos membres savent aussi que lorsque des enfants sont signalés à la protection de la jeunesse, c’est souvent parce que les ressources de la communauté n’ont pas été en mesure d’offrir les moyens de prévention nécessaires.

Les enfants signalés à la Direction de la protection de la jeunesse sont parmi les clientèles les plus vulnérables dans notre société. Pour cette raison, il y a quelques années, le législateur a décidé que l’évaluation d’une personne dans le cadre d’une décision de la DPJ devait être une activité réservée à une personne membre d’un ordre professionnel, notamment les travailleurs sociaux, les psychoéducateurs et les criminologues. Cette activité requiert effectivement un haut niveau de compétence, et doit donc être accomplie par des professionnels possédant la formation requise, et dont la pratique est soumise au code de déontologie et à la surveillance de son ordre professionnel. Rappelons que le mandat des ordres professionnels est la protection du public, et en l’occurrence ici, la protection des personnes les plus vulnérables.

Nous sommes très conscients que tant les professionnels que les gestionnaires oeuvrant à la DPJ sont très engagés dans la recherche de solutions au problème inquiétant des listes d’attente, considérant leur responsabilité professionnelle et légale, leur compétence et les ressources qui leur sont disponibles.

L’Ordre professionnel des criminologues du Québec souhaite être contributif face à cette situation très préoccupante, et de concert avec nos collègues des autres ordres, nous souhaitons travailler en étroite collaboration avec les CISSS et CIUSSS ainsi qu’avec les Directions de la protection de la jeunesse pour faire partie des solutions. Nous sommes tout à fait conscients des enjeux de pénurie de personnel et de la pression exercée par une hausse constante de signalements. Par contre, nous croyons que les clients les plus vulnérables doivent recevoir des services de professionnels hautement qualifiés.

Jusqu’ici, nous avons réalisé ou planifié quelques démarches concrètes :

  • Une première rencontre avec nos collègues des ordres partageant l’activité réservée liée à l’évaluation en protection de la jeunesse ainsi que des représentants de CISSS et CIUSSS.
  • La participation à une rencontre de tous les présidents d’ordres avec la Ministre de la Justice, ou les enjeux de professionnalisation dans le domaine social ont été soulevés
  • Une rencontre prochaine avec le Ministre Carmant où nous aurons l’occasion de discuter de ces enjeux.

Les criminologues sont vraiment des experts du travail auprès des contrevenants et des victimes, et aussi du travail en contexte d’autorité. Très bientôt, ils pourront exercer l’activité 3.6.7, soit la détermination d’un plan d’intervention pour un jeune placé en centre de réadaptation et présentant une problématique de santé mentale. Tout ceci fait en sorte que nos membres sont des professionnels hautement qualifiés pour travailler dans le contexte de la LPJ, et cette réalité est méconnue dans certaines régions. Deux universités au Québec, et une à Ottawa forment des criminologues cliniciens à chaque année enrichissant la cohorte de professionnels aptes et bien préparés à oeuvrer en protection de la jeunesse. Il n’en reste pas moins que, comme tous les collègues des autres ordres travaillant à la DPJ, nos professionnels ont besoin de temps, de ressources et de moyens pour effectuer leur travail, et rendre les meilleurs services possibles à ces enfants qui en ont bien besoin.

Michèle Goyette, criminologue

Présidente de l’Ordre professionnel des criminologues du Québec

Retour vers le haut